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L'Arbalète

L'arbalète (du latin arcuballista) est une arme de jet, constituée d'un arc monté sur un fût ou arbrier, lançant des projectiles appelés « traits ».

 

Comme nous l’expliquons sur la page consacrée au tir, ce trait peut avoir plusieurs formes et s’appeler « flèche », le plus souvent, « matras » pour la perche, ou, jadis sur les champs de bataille, « carreau ».

D’autres traits très spécifiques pouvaient être utilisés à la chasse, à la pêche voire à la guerre, comme, le « phalarique » qui permettait de bouter le feu aux navires ennemis ou aux toits de chaume des villes assiégées.

 

Quand l’arbalète est-elle née ?

L’arbalète a encore une histoire à construire, mais à observer l’arbalète rudimentaire illustrée ci-dessous, on peut s’avancer sans trop de risques à dire qu’il n’a pas fallu beaucoup de temps à l’Homme préhistorique qui a inventé l’arc, pour comprendre qu’en remplaçant la force physique du bras du tireur par un bout de bois, il pouvait résoudre deux des principaux problèmes de l’arc à la chasse, la régularité du tir et la capacité de maintenir la tension de la corde tant que le gibier se camouffle dans un bosquet.

 

Cependant, force est de constater que l’arbalète n’apparaît jusqu’ici ni sur les peintures pariétales ni, d’ailleurs, dans les hiéroglyphes ou dans la statuaire sumérienne

copie de l’arbalète dite de Charavine, du XIe siècle après JC, retrouvée dans le lac de Paladru dans l’Isère

L’arbalète entre dans l’histoire, entre le Ve et le IIIe siècle avant notre ère, en Chine et en Grèce.

 

Durant la période des Royaumes combattants, l'arme est tout en bois, ne disposant pas, au départ, d’un système mécanique, la corde doit être tendue par le tireur en position allongée, tirant sur celle-ci avec ses bras et poussant avec ses pieds sur les demi-arcs. Le mécanisme de tir (noix et détente), en bronze, ne se développe qu’au cours de la période couverte par les Qin et les Han.

C’est de cette période que date la représentation la plus ancienne d’un arbalétrier, il s’agit d’un soldat de l’armée de terre cuite de l’Empereur Qin. Si son arbalète en bois a disparu, on a retrouvé, à ses pieds, le mécanisme de tir en bronze de son arme

L’arbalète entre dans l’histoire, entre le Ve et le IIIe siècle avant notre ère, en Chine et en Grèce.

 

Durant la période des Royaumes combattants, l'arme est tout en bois, ne disposant pas, au départ, d’un système mécanique, la corde doit être tendue par le tireur en position allongée, tirant sur celle-ci avec ses bras et poussant avec ses pieds sur les demi-arcs. Le mécanisme de tir (noix et détente), en bronze, ne se développe qu’au cours de la période couverte par les Qin et les Han.

C’est de cette période que date la représentation la plus ancienne d’un arbalétrier, il s’agit d’un soldat de l’armée de terre cuite de l’Empereur Qin. Si son arbalète en bois a disparu, on a retrouvé, à ses pieds, le mécanisme de tir en bronze de son arme

Arbalétrier Qin – 217 av JC

Dans le même temps, les Grecs du Ve siècle créent le gastrophète (car son arceau se pose sur le « gastrum » pour recharger l’arme), il s’agit d’un ancêtre de l’arbalète, sans détente, plus lourd et plus encombrant, que l’on ne peut utiliser que pour la défense des remparts.

Son développement ira d’ailleurs vers des armes encore plus lourdes et plus puissantes, l’oxybèle grecque, puis la baliste romaine.

gastrophète – Ve s. Av JC

A Rome

A côté de la baliste, se développe la manubalista (littéralement baliste à main), un modèle réduit et léger des oxybèles, il s'agit donc d'une arbalète à torsion dont le principe repose sur deux ressorts de crins et de tendons, de chaque côté du fût de l'arme, qui se tendent quand on ramène les deux branches en arrière.

Ce modèle aurait subsisté jusqu'au Xe siècle, en tous cas, pour la chasse.

manubalista Rome période impériale

L’âge d’or : le Moyen Âge

Comme on vient de l’écrire, le Haut Moyen Âge a hérité de la manubalista, mais comme arme de chasse pas de guerre. En effet, elle est méprisée par la chevalerie qui la considère comme une arme déloyale, permettant de tuer sans être même vu par l’adversaire.

Les Quatre Cavaliers (1086, enluminure sur parchemin), plus ancienne représentation connue d'arbalète en Europe, Cathédrale d'El Burgo de Osma, Espagne

Il faut attendre le retour des Croisades et la découverte de cette arme dans les mains des Sarazins (qu’ils ont ramenée d’Orient) pour qu’elle se retrouve dans les bagages de la piétaille qui entoure les chevaliers (qui continuent de la mépriser).

Elle est si terrifiante qu’elle est frappée d'anathème et que son usage est interdit, dès 1139, par le IIe concile du Latran et de nouveau, en 1143, par le pape Innocent II qui menaça les arbalétriers, les fabricants de cette arme et ceux qui en faisaient le commerce d'excommunication et d'anathème.

 

Evidemment, il suffisait que le pape l’interdît pour que l’on vît apparaître, dans un peu toutes les villes d’Europe des gardes arbalétriers pour protéger les caravanes des marchands. Même le rappel de l’interdit par Innocent III n’eut pas plus d’écho puisque tant Philippe-Auguste en France que Richard Cœur de Lion en Angleterre créèrent les premières unités d’arbalétriers royaux quelques années plus tard.

Ce dernier mourut, d’ailleurs, d’un carreau d’arbalète, reçu en pleine gorge, en 1199.

Arbalétrier bruxellois du XIVe siècle

La Zhugenu

Dans notre musée, vous pourrez voir une arbalète chinoise inventée, au IIIe siècle après notre ère, par le chef de guerre, Zhuge Liang (181-234) qui lui a donné son nom (en chinois Zhugenu veut dire arbalète de Zhuge).

 

Sa particularité est qu’il s’agit d’une arme à répétition, elle possède un magasin qui peut contenir jusqu’à dix flèches et peut se retendre très rapidement. C’est la seule arbalète qui pouvait tirer plus rapidement que l’arc : 10 traits en quinze secondes. C’est pourquoi les Chinois continuèrent à l’utiliser jusqu’au XVIe siècle.

Le trait court, sans empennage, était souvent empoisonné pour compenser sa faible puissance de pénétration.

copie d’une Zhugenu

L’arbalète sportive des temps modernes

Les armes que nous utilisons, ont été créées pour la compétition, à la fin du XVIIIe siècle et perfectionnées au XIXe siècle. C’est pourquoi leurs modèles se nomment arbalète belge du XIXe siècle.

 

Ce sont soit les petites arbalètes à crosse, soit les grandes arbalètes à contrepoids.

Nous utilisons également une arbalète à crosse pour le tir à la perche, mais c’est une arme beaucoup plus massive car plus puissante que la petite arbalète.

 

Nous n’utilisons donc ni les armes de guerre médiévales ni les armes contemporaines en matériaux composites.

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